Language selection

Communiqué

Liens connexes (M16C0137)

L’absence de gestion de la sécurité à l’origine d’un accident survenu lors d’une excursion d’observation des baleines au Parc marin du Saguenay−Saint-Laurent en août 2016

Québec (Québec), le 27 mars 2018 — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié aujourd'hui son rapport (M16C0137) sur une collision entre le navire à passagers C03097QC et un objet non identifié survenue près de la municipalité des Bergeronnes (Québec). Le rapport fait état de lacunes de sécurité dans les activités locales d'observation des baleines au Parc marin du Saguenay−Saint-Laurent.

Le 29 août 2016, l'embarcation pneumatique à coque rigide C03097QC, communément appelée Aventure 6, traversait le Parc marin du Saguenay−Saint-Laurent dans le cadre d'une excursion d'observation de mammifères marins avec 9 passagers à son bord lorsqu'elle a heurté un objet non identifié, qui était probablement une baleine. Deux personnes, y compris l'opérateur de l'embarcation, sont tombées par-dessus bord, et d'autres passagers ont été blessés dans cet accident. Les moteurs hors-bords de l'embarcation ont été endommagés lors de la collision.

L'enquête a permis d'établir qu'étant donné les nombreuses tâches que devait accomplir l'opérateur, notamment animer l'excursion et surveiller la vitesse et la position de l'embarcation, il n'a pas vu la baleine qui se trouvait tout près. C'est lorsque l'embarcation a atteint la vitesse de 21,6 nœuds qu'elle est entrée en collision avec un objet non identifié. En raison de sa vitesse, l'embarcation a continué à avancer après l'impact initial, et les pieds des deux moteurs hors-bords sont également entrés en collision avec l'objet. Les chocs ont jeté deux passagers par-dessus bord et coupé les moteurs. Puisque les passagers ne savaient pas comment utiliser l'équipement se trouvant à bord de l'embarcation, ils n'ont pas été en mesure de déployer la bouée de sauvetage, d'envoyer des signaux de détresse pyrotechniques et de transmettre un appel de détresse. Un passager a composé le 911 à partir d'un téléphone cellulaire. Un autre a réussi à faire redémarrer un moteur, puis à manœuvrer l'embarcation de façon à récupérer les passagers à l'eau.

Aucune exigence réglementaire n'oblige l'entreprise propriétaire de l'Aventure 6 à mettre en place un système de gestion de la sécurité en bonne et due forme. La gestion de la sécurité et la surveillance figurent sur la Liste de surveillance 2016. Comme le démontre cet accident, certaines entreprises considèrent que leurs mesures de sécurité sont appropriées tant qu'elles sont conformes aux exigences réglementaires minimales. Toutefois, la réglementation ne peut, à elle seule, prévoir et prendre en compte tous les risques propres à une activité ou à un secteur en particulier.

En juin 2017, à la suite du chavirement du navire d'observation de baleines Leviathan II en 2015, le BST a recommandé à Transports Canada (M17-02) d'exiger que les exploitants de navires à passagers commerciaux adoptent des processus explicites de gestion des risques et d'élaborer des lignes directrices exhaustives pour mettre en œuvre et surveiller ces processus. Le Bureau n'a pas encore évalué la réponse à cette recommandation.

À la suite de l'événement, le BST a envoyé un avis de sécurité au propriétaire du navire dans lequel il faisait état des lacunes concernant l'équipement de sécurité à bord du navire, ainsi que d'autres problèmes de sécurité. Une copie de cet avis a été envoyée aux législateurs fédéraux et provinciaux, ainsi qu'à cinq autres compagnies locales d'observation de mammifères marins. En réponse à cet avis, le propriétaire du navire a remis à neuf son équipement de sécurité et mis à jour son exposé sur les mesures de sécurité donné aux passagers avant le départ pour y ajouter de la nouvelle information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

Pour de plus amples renseignements :
Bureau de la sécurité des transports du Canada
Relations avec les médias
Téléphone : 819–360–4376
Courriel : medias@bst.gc.ca