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Communiqué

Un rail brisé a causé un déraillement de train et une fuite de propane en janvier 2015, près de Nipigon (Ontario)

Gatineau (Québec), le 31 août 2016 — Dans son rapport d'enquête (R15H0005) publié aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a déterminé que la rupture complète d’un rail déjà fissuré avait causé le déraillement, en janvier 2015, d’un train de marchandises du Chemin de fer Canadien Pacifique (CP), qui transportait des marchandises dangereuses près de Nipigon (Ontario). Cette enquête a également permis d’arriver à des constatations sur le rendement des wagons-citernes pressurisés lors d’un déraillement et les risques que représentent les fuites de produits dangereux pour les équipes de train.

Le 13 janvier 2015, un train de marchandises du CP roulait vers l’est sur la subdivision de Nipigon lorsque 21 de ses wagons ont déraillé, dont sept wagons-citernes de produits dangereux contenant du propane, près de la voie d’évitement à Dublin, à environ 34 km à l’est de Nipigon (Ontario). Par suite du déraillement, un wagon-citerne a perdu la totalité de son chargement, et un autre en a échappé une partie. Un membre de l’équipe a subi des blessures mineures dues à son exposition au propane.

L'enquête a permis de conclure qu'un rail s'était rompu de façon catastrophique au niveau du joint au moment du passage du train, provoquant le déraillement des wagons de la 11e à la 31e position. La rupture du rail avait pris naissance à une fissure d'un trou d'éclissage à l'intérieur du joint du rail sud, laquelle s'était propagée en diagonale et vers le bas jusqu'au patin de rail, probablement en raison d'un ou de plusieurs impacts de roue élevés survenus avant l'arrivée du train.

Malgré des inspections régulières, cette défectuosité n'a pas été détectée, car la fissure du trou d'éclissage et la rupture du patin de rail se trouvaient derrière les éclisses, rendant la détection visuelle difficile, en particulier l'hiver, alors que les rails étaient couverts de neige. Le temps froid au moment de l'accident a rendu le rail encore plus susceptible d'une rupture par fragilisation.

En dépit de l'exposition répétée du chef de train au propane, aucune assistance médicale n'a été demandée avant deux heures après l'incident. L'enquête a conclu que la formation, les procédures et les lignes directrices du CP étaient insuffisantes pour protéger le chef de train, pendant son évaluation du site, contre les dangers associés au déraillement et au rejet d'une grande quantité de propane.

Plusieurs lacunes ont créé des risques supplémentaires lors de cet incident, en particulier le manque d'information à la disposition des équipes et des contrôleurs de la circulation ferroviaire sur le risque d'allumage des produits et les dangers pour la santé de l'exposition aux produits lors d'un déraillement.

Bien que cinq des six wagons-citernes se soient comportés généralement comme prévu, le déraillement a montré que même un wagon-citerne sous pression DOT-112 de conception améliorée peut déverser son contenu quand il est exposé à des forces d'impact élevées et à des objets pointus pouvant causer des perforations par impact.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

Pour de plus amples renseignements :
Bureau de la sécurité des transports du Canada
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