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Communiqué

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La défaillance d’une des pales du rotor principal en vol est à l’origine de l’impact mortel avec le sol survenu près du lac Valtrie (Québec) en 2019

Dorval (Québec), le 31 mars 2021 — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié aujourd’hui son rapport d’enquête (A19Q0109) sur un accident mortel causé par un impact avec le sol, survenu près du lac Valtrie dans la réserve faunique Rouge-Matawin (Québec).

Le 10 juillet 2019, un hélicoptère privé Robinson R44 effectuait un vol de jour selon les règles de vol à vue depuis le lac De La Bidière (Québec) à destination de Sainte-Sophie (Québec) avec un pilote et un passager à bord. L’aéronef n’est jamais arrivé à destination. Sa disparition a été rapportée le lendemain auprès du Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage de Trenton (Ontario), qui a débuté les recherches. Aucun signal de la radiobalise de repérage d’urgence (ELT) n’a été capté.

Les Forces armées canadiennes ont effectué des recherches aériennes avec l’aide de la Sûreté du Québec, de la Garde côtière canadienne et d’organismes bénévoles en sauvetage et recherche aériens du Québec et de l’Ontario. Des recherches terrestres et nautiques ont également été entreprises. L’aéronef a été retrouvé le 25 juillet, soit 14 jours après avoir été porté disparu, dans un secteur isolé, au couvert forestier dense, près du lac Valtrie (Québec). L’aéronef a pu être localisé grâce aux données historiques provenant des téléphones cellulaires des occupants, qui ont permis d’effectuer plusieurs calculs de triangulation jusqu’à l’obtention d’un point précis situé à 193 m de l’épave. L’aéronef a été retrouvé détruit et les occupants ont été trouvés sans vie. Il n’y a pas eu d’incendie suite à l’impact avec le sol.

Lors de l’examen de l’épave, l’une des pales a révélé de multiples défaillances d’adhésion ayant mené à la séparation de certaines sections du joint entre le revêtement de l’intrados et le longeron, ce qui permettait à l’humidité de s’infiltrer sous le revêtement et ce qui, au fil du temps, a causé la dégradation de l’adhésion au joint de collage. L’enquête a permis de déterminer qu’une probable progression soudaine de ces défaillances a contribué à réduire considérablement la rigidité de la pale, occasionnant des vibrations sévères. La vitesse de rotation du rotor principal est ensuite descendue à un niveau trop bas, empêchant l’aéronef de rester en vol, suivie d’une chute verticale et de l’impact avec le sol.

L’enquête a également permis d’établir qu’aucun plan de vol ni itinéraire de vol n’avaient été déposés. Dans une telle situation, il y a un risque pour que le déclenchement des recherches ne soit pas effectué dans un délai raisonnable surtout si aucun signal de l’ELT n’est reçu, ce qui réduit les chances de survie des occupants et prive les équipes de recherche et sauvetage d’informations importantes pour les recherches.

Suite à l’accident, le BST a émis un avis de sécurité aérienne demandant à Orolia, le fabricant des ELT de marque Kannad, et à Transports Canada (TC) de réviser les procédures d’inspection périodique des ELT afin qu’une défaillance du système de verrouillage de l’interrupteur puisse être détectée et corrigée à l’avenir. Dans sa réponse à l’avis du BST, Orolia indique, entre autres, qu’une mise en garde a été ajoutée dans les documents contenant des instructions de manœuvre de l’interrupteur afin de clarifier les instructions et éviter des manœuvres inadaptées pouvant entraîner le bris des butées de verrouillage de l’interrupteur. TC a émis une alerte à la sécurité de l’aviation civile portant sur l’inspection visuelle des ELT et insiste sur l’attention à porter à l’interrupteur des radiobalises.

Consultez la page de l’enquête pour obtenir plus d’information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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